Les origines de la gerbille

Les origines de la gerbille

Origines

Les plus proches parents des gerbilles sont des espèces du genre éteint Myocricetodon, représentées par des fossiles remontant à l’époque du Miocène moyen (16,4 millions à 11,2 millions d’années) en Afrique et en Eurasie.

Une étude de 2017 conduite par Steven C. Sweetman, Grant Smith, and David M. Martill, indique que les humains et les gerbilles ont un ancêtre commun qui vivait sur Terre il y a 145 millions d’années et faidant partie du groupe des euthériens. Le groupe exclut les marsupiaux comme les kangourous, qui portent leurs petits dans des poches, ainsi que les monotrèmes comme les ornithorynques, qui pondent des œufs.
Le principal auteur de l’étude Steven Sweetman paléontologue à l’université de Portsmouth, en Angleterre déclare :

Les euthériens sont le groupe qui a conduit, au cours de l’évolution, aux mammifères placentaires, dont nous faisons partie, ainsi qu’aux baleines bleues et aux musaraignes pygmées.

Image : Mark Witton/University of Portsmouth)

Grâce à cette étude une nouvel arbre généalogique a pu être dessiné

 

 

Histoire

« Armand David Berillon BNF Gallica » par « F.Berillon, Bayonne ». Upload, stitch and restoration by Jebulon — Bibliothèque nationale de France . Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

Né le 27 septembre 1826 à Espelette, Armand David rentre au Grand séminaire de Bayonne en 1846. Deux ans plus tard il rejoint la Société des prêtres de la Mission où il prononce ses vœux en 1850. Il passe 10 années en Italie où il enseigne les sciences naturelles et où il apprend la taxidermie. En 1861, Henri Milne Edwards, zoologiste et administrateur du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, requiert l’aide des missionnaires pour répertorier les espèces animales et végétales de Chine. En 1862 le père Armand David est désigné pour une mission à Pékin. Durant quatre ans il explore les alentours de Pékin et en 1866 il part pour un voyage en Mongolie Méridionale.
C’est là qu’il découvre la gerbille

 

 

Voici deux extraits tirés de ses observations dans son « Journal d’un voyage en Mongolie fait en 1866 »

Il transmet ses observations à Henri Milne Edwards qui y fera référence dans son ouvrage : Recherches pour servir à l’histoire naturelle des Mammifères. (voir ci-dessous)

En 1867 Alfonse Milne Edwards, le frère d’Henri, fait la première description de la gerbille dans un ouvrage scientifique, classée alors en tant que Gerbillus unguiculatus. Ce n’est qu’en 1908 que Oldfield Thomas (The duke of Bedford’s Zoological exploration in Eastern Asia IX. List of mammals from the Mongolian plateau ) référence la gerbille avec son nom moderne : Meriones unguiculatus.

 

La véritable signification du nom : Meriones Unguiculatus ou gerbille de Mongolie

Les gerbilles, les mériones et toutes les espèces sur terre sont désignées par un nom latin en deux parties pour les identifier. Ce système de classification des animaux est connu comme « la nomenclature binomiale ». Ces noms sont utiles et importants, car ils permettent aux gens à travers le monde, d’échanger au sujet d’espèces spécifiques. En théorie, chaque nom donné est spécifique à un animal. Le nom attribué à chaque espèce est composé d’un nom générique et aussi d’un nom spécifique. Le nom générique nous dit de quel genre il vient. Certains genres n’ont qu’une seule espèce, mais la grande majorité d’entre eux en ont plusieurs. Si nous prenons la gerbille de Mongolie, ou Mérione unguiculatus, on réalise que la partie générique de son nom, Mérione, a été appliquée à plusieurs autres espèces de mériones, telles que les Mériones de Shaw (Meriones shawi), Mérione de Perse ( Meriones persicus ) Mériones libyenne ( Meriones libycus ), et ainsi de suite. La réalité est que notre gerbille de Mongolie n’est pas une vraie espèce de gerbille, mais en fait une espèce de mérione avec une physiologie semblable à toutes les autres gerbilles regroupées dans ce genre. Ces animaux ont tous reçu le même nom générique, car ils partagent tous des caractéristiques physiques très similaires et sont liés les uns aux autres de façon plus étroite que d’autres espèces de rongeurs. Le nom générique est souvent le premier niveau d’organisation taxonomique, tout simplement parce que toutes les espèces définies et ayant un lien étroit entre elles, sont placées ou regroupées dans un genre. Ces noms latins peuvent souvent être le descriptif de l’animal. Il est également fréquent que ces noms scientifiques viennent de noms de personnes (souvent de ceux qui découvrent l’animal) ou même de la région où ils vivent. Nous retrouvons par exemple la mérione de Shaw ou Meriones shawi, Meriones libycus ou mérione de Lybie et Meriones persicus ou mérione de Perse. En général, ce système de nommage en deux parties est à la fois utile et descriptif, mais dans le cas du genre Meriones ce n’était pas le cas et cela a conduit à une certaine confusion. La gerbille de Mongolie ou Meriones unguiculatus en est un exemple. Nous lisons fréquemment dans de nombreux livres et sur des sites internet que le nom signifie «guerrier griffu ». Ces sources ont décortiqué le nom latin comme suit : Mériones vient de Merion, guerrier grec ayant fait partie de l’équipage du cheval de Troie dont le casque était surmonté de dents et que l’on retrouve dans l’Iliade d’Homère. «Unguis, unguiculus» mot latin pour ongles. Or ce n’était pas la description de l’animal que Johann Karl Wilhelm Illiger avait l’intention de transmettre lorsqu’il a nommé le genre Meriones en 1811. Cette confusion a été encore accentuée en 1900 lorsque Franz Eilhard Schulze introduit un autre nom de groupe pour le genre : Idomeneus. Ce nom est basé sur le nom d’un compagnon de Merion dans la guerre de Troie : Idoménée. Cependant, si nous regardons de plus près la description originale d’ Illiger, elle montre clairement que cette hypothèse est incorrecte. Voici un extrait de son livre : Prodromus systematis mammalium et avium: additis terminis zoographicis utriusque classis, eorumque (versione germanica) qui a été publié en 1811. Comme vous pouvez le voir, plutôt que de faire référence au guerrier grec, dans la description originale mérione dérive de «μηρος» le mot grec pour fémur. Illiger nomme par conséquent le genre  » Schenkelthier  » en allemand, ce qui se traduit à peu près par «fémur ou cuisse animale  » comme pour les mériones . Illiger utilisait le latin et non le français et lorsqu’il employait fémur dans sa description , la traduction du mot allemand  » Shenkel  » est certainement plus proche de cuisse que de fémur. Il apparaît donc qu’Illiger, lorsqu’il a nommé le genre, ne faisait pas allusion à leur aptitude au combat, mais plutôt au mécanisme saltatoire du fémur et de la cuisse. Il est aussi à noter que la gerbille de Mongolie ne faisait pas partie de cette description originale, de sorte que les traits de cette espèce n’ont eu aucune influence sur le nom. Toutefois, une traduction beaucoup plus claire de Meriones unguiculatus serait «animal griffu au fémur adapté aux sauts», plutôt que la traduction faite couramment de «guerrier griffu».

Traduction faite par Carole M. du texte de Ed du site www.egerbil.com

 

Plus d’infos

j.palaeo.2018.06.032

Voici l’ancêtre des mammifères

Ces créatures ressemblant à des rongeurs sont les plus anciens ancêtres connus des humains, des baleines et des musaraignes.

 

 

Photo d’en tête : Wikipédia

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